Les incontournables « Cryptos » : du commerce haut de gamme à la politique électorale

« Les technocrates ne vont guère au-delà du présent.
Ils manquent de vision pour apprécier le passé et d’imagination pour voir l’avenir. »

Henry Mintzberg[1]

Comme nos lectrices et lecteurs ont pu le constater depuis trois ans, nous ne prétendons pas à détenir la vérité dans le domaine des cryptomonnaies, laquelle au demeurant n’existe pas, ou plutôt n’existe qu’à un instant « t » de durée insignifiante. En effet la situation réelle des cryptomonnaies est le fruit de la conjonction, très limitée dans le temps, de très nombreux facteurs dont certains et non les moindres sont d’ordre psychologique.

En fait, le bitcoin, notamment, présente un triple attrait : libertaire, ludico-social et financier.

 En effet, la valeur d’une cryptomonnaie à un moment « t » n’est pas fondée sur des actifs, comme des actions en bourse, mais sur l’idée que des investisseurs, de toute nature, professionnels ou simples amateurs se font de la situation à ce moment et surtout de son évolution possible.

C’est ce qui explique, en partie, le désarroi des financiers orthodoxes comme la BCE ou la BDF, qui, le plus souvent, nient l’existence des cryptomonnaies en tant que monnaie, malgré les transactions réalisées par près de 10% des Français, et dûment taxées par le fisc français.

Dans ce contexte, notre objectif demeure de présenter les positions de différents acteurs professionnels, ou commentateurs, afin, non pas de conforter UNE seule position, mais d’illustrer, dans la mesure du possible la DIVERSITE des opinions qui seule peut d’éclairer la complexité évolutive de la situation.

Nous pensons sur ce plan à la démarche du guide italien dont nous avons eu le privilège de bénéficier à Milan. Plutôt que de commenter de façon académique et statique la Pieta, l’œuvre inachevée de Michel Ange, il en faisait très lentement le tour avec une torche électrique, de façon à faire ressentir aux visiteurs toute la richesse, et la dynamique, de l’œuvre par le jeu des ombres et de la lumière. Il donnait ainsi la vie à la sculpture d’un marbre froid.

Plus simplement, et en rendant hommage au guide italien, nous proposons ci-dessous, différents points de vue, pour tenter d’éclairer la situation évolutive des cryptomonnaies et du bitcoin en particulier.

1 Panique sur le marché cryptomonnaies :

Samedi 03 août 2024 

« La récente volatilité du marché boursier a provoqué une augmentation spectaculaire des liquidations sur le marché crypto. Cet événement intervient dans un contexte économique incertain, où les investisseurs réévaluent leurs portefeuilles face à une possible récession.

Le marché crypto a connu une liquidation de plus de 272 millions de dollars au cours des dernières 24 heures. Le bitcoin (BTC) a été l’actif crypto le plus touché par ces liquidations, avec près de 78 millions dollars liquidés, dont environ 44 millions provenant de positions longues. Cette augmentation des liquidations de cryptomonnaies est liée à la volatilité du marché boursier. En effet, le cours de certaines actions a récemment subi une baisse notable. Le S&P 500 a connu sa pire session depuis près de deux ans. »

Toutefois, cette même source précise ensuite que le marché boursier n’est pas seul en cause mais que le facteur politique aux E.U., la montée en puissance de Kamala Harris pourrait entraîner des régulations plus strictes sur les actifs crypto, ce qui pourrait nuire au prix de bitcoin. (voir ci-dessous  5.2 sa position actuelle )

Source https://www.cointribune.com/panique-sur-le-marche-crypto-plus-de-272-millions-de-dollars-liquides/

2 Qu’entendre par « speed phrase » et comment la concevoir ?

En période de panique sur le marché « crypto » » il importe de bien mémoriser les bases indispensables aux transactions et notamment la fameuse « seed phrase » (phrase germe).

La notion de seed phrase a vu le jour le 10 septembre 2013. C’est une phrase secrète de récupération ou encore phrase mnémonique, consistant en une suite de 12 ou 24 mots générée de façon aléatoire lors de la première configuration de votre portefeuille. 

Elle a fait l’objet d’une proposition d’amélioration du protocole Bitcoin, la fameuse BIP39.

Les quatre auteurs, Marek PalatinusPavol RusnakAaron Voisine et Sean Bowe, ont présenté cette solution pour générer une seed binaire à partir d’une suite de 12 à 24 mots. C’est beaucoup plus lisible par un humain et aussi plus facile à mémoriser qu’une austère séquence hexadécimale. 

Les phrases mnémoniques se basent sur une liste de 2048 mots anglais qui répondent à plusieurs critères : les quatre premières lettres permettent d’identifier le mot sans ambiguïté ;

les mots similaires sont exclus. La liste de mots est triée, ce qui permet une recherche plus efficace des mots du code. Ainsi, il est possible de générer 204812 phrases mnémoniques différentes contenant 12 mots (puissance 24, pour une phrase de 24 mots). Autrement dit, c’est un nombre considérable et un sérieux casse-tête si vous la perdez. 

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce processus est unidirectionnel. On ne peut pas déterminer la seed phrase à partir de la clé privée.

Source https://journalducoin.com/bitcoin/comment-retrouver-seed-phrase-perdue-portefeuille-crypto/?vgo

3 Sera-t-il possible de payer sa Ferrari en cryptomonnaies en Europe à fin 2024 ?

« D’ici fin 2024, Ferrari étendra les transactions en cryptomonnaies à d’autres pays de son réseau international (…) où les cryptomonnaies sont légalement acceptées », précise la marque au cheval cabré. Ferrari assure par ailleurs collaborer avec des sociétés spécialisées dans le secteur des cryptomonnaies « pour garantir la sécurité des transactions ». « Grâce aux solutions identifiées, les concessionnaires pourront plus facilement accepter les paiements sans avoir à gérer directement les cryptomonnaies, qui seront immédiatement converties en monnaie traditionnelle », indique Ferrari. Cette collaboration permettra en outre « de vérifier l’origine des fonds » et protégera les concessionnaires « contre les oscillations des prix liées aux taux de change ». « À ce jour, la plupart des concessionnaires européens de Ferrari ont déjà adopté ou sont en train d’adopter le nouveau système de paiement qui s’ajoute aux systèmes traditionnels », conclut Ferrari.

On remarquera que cette déclaration est antérieure à la baisse des cryptomonnaies du 3août 2024 (voir 1 ci-dessus). On observera aussi que cette pratique a été maintenue par Ferrari aux E.U., entre autres, malgré tous les aléas inhérents à la nature des cryptomonnaies.

Source https://www.lefigaro.fr/societes/il-sera-bientot-possible-de-payer-sa-ferrari-en-cryptomonnaies-en-europe-20240724

4 Achats grand public

En France, la seule monnaie officielle est l’euro, conformément à l’article L111-1 du code monétaire et financier.

C’est le cas pour tous les pays de la zone euro, comme l’indique la page du site de l’Union européenne consacrée à la monnaie officielle de l’UE. Mais, si les créditeurs sont tenus d’accepter les paiements en euros, ils peuvent également accepter des devises étrangères ou des monnaies virtuelles.

Les commerçants sont donc libres d’accepter ou de refuser les cryptomonnaies. C’est ce que rappelle la page de présentation des crypto-monnaies et crypto-actifs du portail economie.gouv.fr, qui insiste par ailleurs sur le fait que ce type monnaie ne bénéficie pas en France d’un statut légal ni d’une réglementation spécifique.

Ainsi, utiliser des cryptomonnaies peut présenter des risques. Le site du Centre européen des consommateurs France, qui explique comment payer en cryptomonnaie en Europe, détaille également les risques associés, liés à la détention d’actifs très volatiles et qui ne peuvent bénéficier du fonds de garantie des dépôts.

Source https://www.economie.gouv.fr/cedef/paiement-cryptomonnaie

5 Les cryptos nouvel atout électoral aux E.U.

5.1 De Donald Trump 

Depuis la tentative d’assassinat, certains boursicoteurs considèrent que Donald Trump, qui veut favoriser l’expansion des cryptos dans le pays, pourrait gagner l’élection présidentielle.

En quelques heures, le cours du bitcoin a dépassé les 60.0000 dollars par bitcoin, après avoir atteint un plancher de 53.000 dollars au début du mois.

Cette hausse du cours n’a rien d’un hasard. Car Donald Trump a fait des cryptomonnaies un thème phare de sa campagne. « Je soutiendrai le droit à la conservation auto-hébergée pour les 50 millions de détenteurs de cryptomonnaies de la nation », déclarait-il en mai dernier, tout en annonçant accepter les dons en cryptos pour financer sa campagne. Ces derniers se font via un compte Coinbase appelé « Trump National Committee JFC ».

Source https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/nous-voulons-que-tous-les-bitcoins-restants-soient-fabriques-aux-etats-unis-les-cryptomonnaies-le-nouvel-atout-electoral-de-donald-trump-20240715#:~:

5.2 À Kamala Harris

Après 4 ans de guerre continue contre le secteur de Bitcoin par l’administration Biden, sa vice-présidente Kamala Harris a bien compris que son adversaire Donald Trump ne multiplie pas les déclarations pro-cryptos pour rien. 

Il y a un véritable, et désormais notable, électorat de possesseurs d’actifs numériques. Le camp pro-Démocrate a donc lancé l’initiative « Crypto for Harris » pour tenter de ne pas se laisser totalement distancer par le camp Républicain sur le sujet.

Certains leaders de l’industrie cryptos n’hésitaient plus à dénoncer une opération de harcèlement contre leur secteur. Pendant ces 4 ans de guerre perpétrés notamment par la SEC de Gary Gensler (nommé par Biden), la vice-présidente Kamala Harris était restée silencieuse

Sourcehttps://journalducoin.lt.acemlnb.com/

6 « Les institutions financières n’en sont qu’au début de l’adoption des cryptomonnaies », estime le PDG de Binance

Richard Teng, à la tête de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies la plus importante au monde, délivre au Figaro ses perspectives sur ce marché en pleine effervescence.

Le patron de Binance, observe d’un œil avisé toute l’effervescence qui ne cesse de croître autour de ce marché. Mais aussi l’adoption grandissante de ces actifs. « Il y a trois ans, les sociétés financières traditionnelles pensaient que les cryptomonnaies n’étaient qu’une mode, et qu’elle ne durerait pas », se souvient celui qui a pris les rênes, il y a cinq mois, de l’entreprise aux 185 millions d’utilisateurs. Mais aujourd’hui, les lignes bougent. « On a par exemple le PDG de la plus grande société de gestions d’actifs au monde, BlackRock , qui déclare que les cryptomonnaies constituent une technologie très importante ».

source https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/les-institutions-financieres-n-en-sont-qu-au-debut-de-l-adoption-des-cryptomonnaies-

7 Le mea culpa du PDG de BlackRock sur le bitcoin

Il y a quelques années, l’homme d’affaires Larry Fink se montrait critique sur cette cryptomonnaie. Mais le « risque politique et l’augmentation de la dette publique », lui ont fait changer d’avis, a-t-il déclaré sur la chaîne CNBC. « Le bitcoin a sa place dans les portefeuilles ». Cette déclaration de Larry Fink, le patron de la plateforme BlackRock, leader de gestion d’actifs avec plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, n’est pas passée inaperçue aux États-Unis. L’homme d’affaires, qui se disait autrefois sceptique quant à la principale cryptomonnaie en circulation, y est désormais plus que favorable. « Comme vous le savez j’étais sceptique. J’étais un fier sceptique. Mais je l’ai étudiée, j’ai appris des choses et, je me suis dit que mon opinion à son propos il y a 5 ans était fausse », a-t-il insisté sur la chaîne américaine CNBC lundi 15 juillet.

L’homme d’affaires justifie également son revirement par la situation économique actuelle. « Le risque politique et l’augmentation de la dette publique sont des raisons pour lesquelles les investisseurs devraient détenir des bitcoins », a-t-il insisté, sur un ton plus alarmiste. Et de compléter : « Je pense que c’est un instrument dans lequel on investit lorsqu’on est davantage effrayé. C’est un instrument pour ceux qui pensent que les pays dégradent leur monnaie par des déficits excessifs. C’est le cas de certains pays. »

Source Figaro éco 17 07 24

https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/mon-opinion-etait-fausse-autrefois-sceptique-sur-le-bitcoin-le-patron-de-blackrock-fait-son-mea-culpa-20240716

Le lecteur, français en particulier, appréciera l’euphémisme[2] « C’est le cas de certains pays ». …

8 Dépouillés de leurs bitcoins à 450 dollars…ils les récupèrent à 53 000 

Les victimes du piratage et de la faillite de la plateforme d’échange Mt Gox se retrouvent créditées de bitcoins dix ans après le scandale.

Ils avaient tout perdu en 2014. Investisseurs de la première heure dans le bitcoin au début des années 2010, les utilisateurs de la plateforme d’échange Mt Gox n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer cette année-là après la faillite de la société. Trois ans auparavant, cette plateforme leader du marché, qui concentrait 70 % des échanges à l’époque, s’était fait pirater et 850 000 bitcoins s’étaient volatilisés… Pourtant, après dix ans d’une complexe procédure judiciaire, les anciens clients vont être récompensés de leur patience et remboursés d’une partie de leur perte en bitcoins s’ils ont choisi cette option. Le liquidateur judiciaire de Mt Gox a commencé les premiers versements des quelque 142 000 bitcoins recouvrés lors de la procédure, soit environ 15% des actifs totaux. Entre-temps, le cours de la célèbre cryptomonnaie a augmenté de 11 777% ! Le client qui possédait un bitcoin en 2014 pouvait en espérer 450 dollars. Aujourd’hui, il en vaut plus de 53 000…et 61 000 au 22 08 24 !

Cette liquidation des avoirs de Mt Gox, qui va représenter au total près de 9 milliards de dollars, a d’ailleurs un effet sur le cours du bitcoin. Depuis le début des transferts de portefeuilles la semaine dernière, il est retombé sous les 55 000 dollars après avoir connu le plus fort recul hebdomadaire depuis la faillite de la plateforme FTX en novembre 2022. En effet, selon des médias spécialisés, de nombreux créanciers tout juste remboursés ont préféré vendre, dans un marché crypto déjà fragilisé par des incertitudes économiques. Le 9 juin 2023, le ministère de la Justice américain avait révélé l’identité des auteurs du piratage de Mt Gox et du blanchiment des Bitcoins, deux ressortissants russes, Alexey Bilyuchenko et Aleksandr Verner, qui devraient être bientôt jugés aux États-Unis.

Source  Par Ingrid Vergara Le Figaro Publié le 08/07/2024 à 18 :52, Mis à jour le 09/07/2024 à 11 : 43

9 Que pensent et décident les Français ?

En France, les particuliers pourtant souvent réfractaires aux nouveautés en matière financière, se sont eux aussi visiblement enhardis ces derniers mois : 12% des Français affirment en effet désormais posséder des cryptos, soit 6,5 millions de personnes. Ce chiffre est en hausse par rapport à 2023 (9,4%) et à 2022 (8%), selon la dernière étude annuelle réalisée par KPMG et Ipsos pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan).

Mieux, 84% des Français ont déjà entendu parler des crypto-actifs, selon cette étude sur le Web 3 et la crypto en France et en Europe publiée et présentée dernièrement à Bercy.  » En France, l’année 2023 a été marquée par des conditions macroéconomiques difficiles (inflation & remontée des taux d’intérêt) pouvant être interprétées comme des raisons de se détourner de certaines classes d’actifs ou d’un traitement médiatique différent des nouvelles technologies. Pour autant, ces conditions n’ont pas impacté la notoriété des crypto-actifs auprès de la population française « , souligne le rapport.

Par ailleurs, un peu moins d’un quart des Français (23%) ne possédant pas de cryptos envisageraient d’en acquérir à l’avenir,  » ce qui constitue un vivier d’adoption important pour les prochaines années « , estime l’Adan.  » Comme les années précédentes, l’acquisition de crypto-actifs par les Français reste d’abord motivée par la recherche de rendement financier « , explique encore l’étude. Ainsi, 46% sont à la recherche de rendements financiers, tandis que 34,4% les voient comme une valeur refuge, contre 30% en 2023.

Concernant le profil de ces détenteurs de crypto-actifs, l’étude confirme une hausse de l’intérêt des jeunes pour les cryptomonnaies : 57% des investisseurs ont moins de 35 ans, soit une hausse par rapport aux 50% enregistrés au début de l’année 2023. Une tendance encore plus marquée chez les jeunes adultes, avec un pourcentage de détenteurs de cryptomonnaies âgés de 18 à 24 ans, depuis début 2023, qui passe de 12% à 24%… Parallèlement, 26% des Français expriment leur soutien au développement des paiements en crypto-actifs, avec une adhésion plus forte chez les détenteurs de ces actifs, atteignant 82%, soit une augmentation de 5 points par rapport à l’année précédente.

Concernant les NFT, 7% des Français ont possédé ces actifs numériques et 6% en détiennent actuellement, marquant ainsi un triplement du nombre de détenteurs sur une période de deux ans, passant de 2 à 6%.  » Une progression de ce segment qui se poursuit donc malgré la baisse médiatisée de la valorisation de certaines collections de NFT. Ainsi, cette croissance traduit une meilleure compréhension du NFT et des usages qui se multiplient « , analyse l’étude.

Selon des derniers chiffres dévoilés par Bercy, lors de la déclaration de 2023 pour les revenus de 2022,  » 10.000 contribuables ont déclaré avoir cédé des cryptomonnaies pour une plus-value nette de 213 millions d’euros « . Un an plus tôt, 20.000 contribuables avaient déclaré 400 millions d’euros de plus-values nettes aux impôts pour les revenus de 2021. D’après ces données, révélées par la Direction générale des finances publiques (DGFiP), 245 millions d’euros ont été déclarés en plus-value et 32 millions d’euros en moins-value. Selon ces calculs, une fois le prélèvement forfaitaire unique (PFU) enregistré, « le fisc a récupéré autour de 63,9 ME d’impôts grâce aux plus-values déclarées sur les cryptos en 2022 ». Des chiffres qui s’expliquent logiquement par la correction des cours des cryptomonnaies en 2022, les analystes anticipant désormais une remontée spectaculaire des plus-values accumulées dans le cadre de la nouvelle campagne fiscale portant sur l’exercice 2023…

Source 24 06 24 : https://www.boursier.com/crypto-monnaies/actualites/economie/quel-avenir-pour-les-cryptos-50786.html

10 Quelle réglementation ?

Dans ce contexte de « bull run crypto » [3] et d’engouement général, les autorités financières ont lancé plusieurs avertissements successifs aux investisseurs ces derniers mois : Le Conseil de stabilité financière du G20 et le Fonds monétaire international veulent ici prévenir et limiter les risques liés aux cryptomonnaies… Ils ont à cet effet établi fin 2023 une feuille de route, avec différentes mesures pour combler le non-respect des lois existantes. Selon ce document, bon nombre des avantages annoncés des crypto-actifs, telles que  » des opérations transfrontalières moins chères et plus rapides et une plus grande inclusion financière « , ne se sont pas encore matérialisés…  » L’adoption généralisée des crypto-actifs pourrait même nuire à l’efficacité de la politique monétaire, contourner les mesures de gestion des flux de capitaux, exacerber les risques budgétaires, détourner les ressources disponibles pour financer l’économie réelle et menacer la stabilité financière mondiale « , ont indiqué ces mêmes autorités.

La feuille de route fixe donc des délais pour que les membres du FMI et du G20 mettent en œuvre les récentes recommandations du Conseil de stabilité financière et de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV), une association de régulateurs des marchés mondiaux des valeurs mobilières en vue de mieux réglementer les crypto-monnaies, avec des approches plus strictes après l’effondrement de la plate-forme d’échange de crypto-actifs FTX qui a ébranlé les marchés et entrainé des pertes importantes pour certains investisseurs.  » Une réponse politique et réglementaire globale pour les crypto-actifs est nécessaire pour faire face aux risques qu’ils représentent pour la stabilité macroéconomique et financière « , indique le document qui a été présenté aux dirigeants du G20 lors du dernier sommet à New Delhi.

Le texte incite également les gouvernements  » à éviter les déficits importants qui pourraient conduire à une inflation qui mettrait à mal les monnaies fiduciaires et encouragerait les substituts tels que les crypto-monnaies « , souligne encore le document. Le traitement fiscal des cryptoactifs devrait également être précisé, ainsi que la manière dont les lois existantes s’appliquent au secteur… Depuis les remous observés sur le marché des cryptomonnaies en 2022, notamment la chute de l’ancien géant des cryptos FTX, les Etats-Unis envisagent, pour rappel, de réglementer plus sévèrement le secteur… sans toutefois se presser.

Source : https://www.boursier.com/crypto-monnaies/actualites/economie/quel-avenir-pour-les-cryptos-50786.html

NDLR : On ne peut qu’espérer que ces recommandations, fort louables au demeurant, n’aient le sort de celles, très nombreuses dans le passé,[4] « de simples vœux pieux »

11 Lancements en série

Pendant ce temps, sans attendre ces évolutions réglementaires, les autorités de marchés continuent de s’adapter à la demande pressante des investisseurs, à l’image du London Stock Exchange (LSE) qui a annoncé qu’il commencerait à accepter les demandes, à partir du 8 avril 2024, d’admission à la négociation des Exchange Traded Notes (ETN) sur le bitcoin et l’ethereum, en vue de leur entrée en négociation le 28 mai prochain.

Source : https://www.boursier.com/crypto-monnaies/actualites/economie/quel-avenir-pour-les-cryptos-50786.html

Constat final

« Le fait que la vérité vous déconcerte lorsqu’elle résonne à vos oreilles est assez regrettable, mais cela ne doit pas me dicter ma conduite »

Arthur Schopenhauer. L’art de vieillir. Payot Rivages 2023

Un souhait : Que les beaux esprits orthodoxes[5], cartésiens ou académiques cessent de porter des jugements a priori sur les cryptomonnaies, sans avoir cherché, non pas à comprendre, mais à percevoir et à ressentir, leur diversité évolutive et disruptive.

Qu’ils pratiquent l’observation sur le terrain le fameux bottom up cher aux managers commerciaux efficients[6] qui agissent avec succès du concret à la stratégie.[7]


[1] Henry Mintzberg, né en 1939, est un universitaire canadien en sciences de gestion, auteur prolifique d’ouvrages de management sur l’emploi du temps des cadres dirigeants, l’efficacité managériale, la structure des organisations, le pouvoir, la planification stratégique, enseigne au MIT

[2] L’euphémisme est l’expression atténuée d’une idée ou d’un fait dont l’évocation directe risque de déplaire ou de choquer.(des oreilles conservatrices NDLR)

[3] Le bull run (ou bull market) dans le monde des cryptomonnaies représente une montée rapide des prix du Bitcoin et des altcoins, période durant laquelle l’optimisme prédomine et où les investisseurs peuvent réaliser des gains importants

[4] Voir les séquences précédentes

[5] Orthodoxes « adj. et subst. 1. Qui est conforme, qui obéit à la doctrine considérée comme vraie et enseignée officiellement par chacune des religions ».

[6] La différence entre efficience et efficacité n’est pas si grande, mais elle est importante. Être efficace, c’est mener les bonnes tâches à bien, les accomplir avec brio. L’efficience, emprunté à l’anglais efficiency, sous-entend une proportion favorable entre ressources et résultats

[7] Bottom up en partant du bas, de l’analyse de la réalité sur le terrain, pour ensuite remonter et définir, alors seulement, la stratégie à mettre en œuvre avec le top down de haut en bas


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