Stratégies cryptomonnaies É.-U. et Chine. Que conclure ?

« Le temps de la realpolitik est venu »
« Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les »

AMÉRIQUE DU NORD

ETATS UNIS

La FED

En 2021 Jerome Powel, Directeur de la Fed, a déclaré que la création d’une MNBC était une priorité absolue afin d’endiguer la prolifération des « mauvaises monnaies du secteur privé ».

Le bull run actuel et l’avancée constante de la Chine sur son yuan numérique ont remis les MNBC au centre de l’attention en ce début 2021.

JP Morgan

En 2017 et 2018, le Président de JP Morgan, Jamie Dimon, se montrait parmi les plus critiques sur les cryptos devises. Il a désormais revu sa position, et JP Morgan s’est même imposé comme un défenseur de la hausse des crypto monnaies.

Ainsi, JP Morgan a lancé sa propre cryptomonnaie, JPM Coin, indexé sur le dollar, afin de permettre les transactions entre institutionnels.

En outre, dans une note relayée par Bloomberg, les analystes de JP Morgan ont affirmé que « si les fonds de pension et d’assurance aux États-Unis, au Royaume-Uni, en zone euro et au Japon allouent 1 % de leurs actifs en Bitcoin, cela engendrerait une demande additionnelle de 600 soit 3 fois la capitalisation du Bitcoin à l’automne 2020.[1]

JP Morgan Chase & Co à ses grands clients investisseurs

Dans une note transmise par e-mail à ses riches clients investisseurs, la mégabanque JP Morgan Chase & Co explique que la légère correction et la faible volatilité (tout est relatif) sur les cours du bitcoin sont « des signes encourageants » pour la cryptomonnaie.

De plus, Nikolaos Panigirtzoglou, à la tête de l’équipe de stratèges en investissement de la JP Morgan, est persuadé que le prix du bitcoin pourrait s’aligner sur les investissements du marché de l’or dans les prochaines années :

« Compte tenu de l’importance des investissements financiers dans l’or, toute retrait de l’or en tant que monnaie ‘alternative’ implique une forte hausse du bitcoin sur le long terme (…) »

Position États-Unis
+ JP Morgan a lancé le JPMCoin pour les transactions entre les institutionnels + pour JP Morgan, le bitcoin est passé d’une valeur spéculatrice à une valeur refuge qui concurrence l’or, et pourrait à terme le remplacer.  

Conclusion : certes, cet exemple n’est pas significatif de tous les États-Unis, mais il illustre une réactivité typique de la culture américaine.  

Loin de toute discussion ou groupe de recherche, la mégabanque agit avec pragmatisme pour ses clients : création de sa propre supramonnaie et utilisation potentielle du bitcoin comme valeur refuge, au même titre que l’or

CANADA

Banque du Canada

Selon Timothy Lane, sous-gouverneur de la Banque du Canada, un des effets majeurs du Covid19 a été l’accélération de la numérisation « dans nos vies personnelle et professionnelle ». Les gens hésitant davantage à utiliser de l’argent comptant. Par conséquent la Banque du Canada prévoit le lancement d’une monnaie numérique garantie par la banque.[2]

Position CANADA
+ La banque du Canada pense vie personnelle et professionnelle des consommateurs dont dépendent les objectifs et réalisations de la banque.  
Conclusion : une démarche au service des consommateurs bien dans l’esprit pragmatique, anglo-américain. Un exemple à étudier ?

ASIE

JAPON

Haruhiko Kuroda, gouverneur de la Banque du Japon, explique que l’institution est consciente « des changements significatifs qui sont en train de survenir avec l’arrivée d’une société numérique » et qu’elle prendra cette opportunité d’« envisager la manière dont nous devrions fournir une monnaie de banque centrale »[3]

Haruhiko Kuroda rappelle que 86% des banques centrales travailleraient sur des monnaies numériques à l’heure actuelle.

Situation JAPON
+ Au pays du syncrétisme, le réalisme domine, et une monnaie n’exclut pas l’autre surtout si elle est innovatrice. Ainsi, la banque saisit « l’opportunité » pour fournir une monnaie de banque centrale.  

Conclusion : du calme, mais de l’action, le mental du judoka.  

CHINE

L’empire du Milieu semble prendre un temps d’avance dans la course aux monnaies numériques par les banques centrales.[4]

En effet, la Banque agricole de la Chine (ABC), l’un des quatre géants bancaires de l’État, expérimente une interface de test pour la monnaie numérique de la banque centrale (CBDC) du pays.

Parallèlement à cette nouvelle application, la Chine se prépare à lancer sa structure nationale autour de la blockchain, dans le cadre de la stratégie du pays pour devenir le leader de la transformation numérique de l’économie mondiale.

Baptisé le Blockchain Service Network (BSN), celui-ci est sur le point d’être lancé au niveau national le 25 avril 2021.

Dans cette démarche, la blockchain est considérée comme essentielle pour le commerce. Ainsi le yuan numérique, testé dans quatre grandes villes depuis un an, est désormais proposé au grand public par six banques commerciales chinoises, avec ou sans compte bancaire. Navigator/Kalyakan – stock.adobe.com

Position CHINE
+ La différence de stratégie avec les banques centrales occidentales est frappante : la Chine passe très rapidement de l’étude à la mise en œuvre du yuan numérique. D’abord en région puis au plan national, et ce avec un objectif immédiat le grand public.

On comparera ce but avec la position de certaines banques occidentales qui voudraient réserver leurs monnaies numériques aux échanges inter instituions, sans mentionner le grand public, leur fonds de commerce. Certes, le régime centralisateur de la Chine permet cette réactivité rapide, avec toutes les coercitions bien connues et subies par ses citoyens, mais le résultat est là.

Par ailleurs, ce yuan numérique s’inscrit dans une géostratégie mondiale en synergie avec la « nouvelle route de la soie » voir en fin d’article.

Ce terme est d’ailleurs une traduction imparfaite de la dénomination chinoise « ceinture économique de la route de la soie ».

Le mot « ceinture » n’est pas une seule nuance sémantique, c’est toute une stratégie, dont ceux qui seront à l’intérieur (de la ceinture) apprécieront le moment venu tout le sens, par exemple. « Une ceinture de murailles (de Chine) » …

Les prestataires de transactions/paiement

On distingue deux grands types de prestataires :

  • Avec ou sans cartes Les entreprises assurant le paiement sans espèces, et en monnaies fiduciaires, par carte (Visa) ou sans carte via les adresses e.mail (Paypal), font transiter les fonds par les banques.

Toutefois, étant directement concernées par le développement des supramonnaies, qui pourraient réduire leurs volumes de transactions, et donc leurs commissions, elles ont dû conclure avec elles différents types d’accords.

  • Plateformes d’échange : il s’agit desites web permettant, entre autres, l’échange de de monnaies fiduciaires (dollar, euro) contre des supramonnaies (bitcoin, Ethereum)

Visa

C’est une entreprise commune composée de quelque 15 500 Sociétés financières (banques, sociétés de crédit) Pour répondre à la demande croissante des consommateurs, Visa va intégrer le stablecoin USDC à son réseau, en s’associant à deux acteurs crypto, Anchorage et Crypto.com. La première transaction a été réalisée sur la blockchain Ethereum.[5]

L’esprit client, ce grand absent
Les lectrices et les lecteurs à « l’esprit marché » ou « esprit client »[6] auront remarqué l’absence d’un mot « le consommateur » dans les différentes déclarations d’institutions françaises et européennes financières et de banques. Lesquelles ne visent qu’à défendre leur produit, leur raison d’être : leur monnaie fiduciaire.

Une exception notoire Visa, émanation de banques, au contact direct de ses clients (finaux) dans plus de160 pays répond à leurs demandes en leur offrant le paiement par stablecoinsUSD.  

PayPal

Depuis le 30 mars 2021, les possesseurs de cryptomonnaies pourront convertir leurs avoirs en monnaie fiduciaire sur PayPal, pour faire leurs achats chez les 29 millions d’entreprises et de commerces affiliés à PayPal

« C’est la première fois que vous pouvez utiliser les cryptomonnaies de la même façon qu’une carte de crédit ou de débit dans votre porte-monnaie PayPal », s’est enthousiasmé le PDG de la société, Dan Schulman à Reuters.[7]

  +  On rappellera que lors de la vente de PayPal en octobre 2002. Elmon Musk qui avait participé à son développement, possédait 11,5 %du capital soit 180 millions de dollars et qu’en mars 2021, il a acquis 1,5 Mds de dollars de bitcoins. Il indiquait de plus que les bitcoins seraient acceptés pour les achats de ses voitures Tesla. Une coïncidence de dates avec la décision de PayPal en mars 2021 qui n’est pas sans intérêt pour apprécier le contexte psychologico-économique du développement des supramonnaies.

Coinbase

Coinbase, la première plateforme mondiale d’échanges de cryptomonnaies, a réalisé 1,14 Mds de dollars de chiffre d’affaires en 2020. Elle permet d’acheter avec des monnaies fiduciaires (dollar, euro) et de vendre une cinquantaine de cryptomonnaies, dont le bitcoin et l’ether.

Elle a été introduite le14 avril 2021 à la Bourse de New-York sur le NASDAQ le plus grand marché électronique d’actions du monde.

« Une action à 381 dollars donne à Coinbase une valorisation de 99,95 milliards de dollars sur une base entièrement diluée et une capitalisation boursière de 75,9 milliards. »[8]

Quelques grands investisseurs

Il y a des millions de petits investisseurs qui participent au développement des supramonnaies, car ils peuvent investir des sommes très réduites, à partir de 50 euros, ou dans toute autre devise. Ainsi des épargnants modestes de pays à économies et monnaies menacées, en Afrique, Moyen Orient ou Asie, pensent trouver, sinon la sécurité, du moins une maîtrise relative de leurs avoirs.

 Mais les supramonnaies attirent également certains grands investisseurs. Ce qui peut donner à réfléchir sur leurs décisions, ce ne sont pas les montants qu’ils ont investis, mais les raisons pour lesquelles ils les ont réalisés, car ils investissent leur propre argent ou celui de leurs clients, s’ils sont gestionnaires de fonds d’investissements. JD  

On trouvera ci-dessous les motivations de quelques grands investisseurs [9]. Ils investissent tous, et gèrent, des milliards de dollars. Il va de soi que leurs déclarations doivent être appréciées avec l’esprit d’un investisseur, à savoir « la diversification ». En effet, leurs positions ne signifient naturellement pas qu’ils misent beaucoup sur les supramonnaies et le bitcoin en particulier, mais qu’ils les considèrent comme des moyens d’investissement au même titre que les autres.

Avec cet avantage, que certains d’entre eux, comme le bitcoin, peuvent aussi servir de moyen de règlement. Et de prendre quelque distance (indépendance ?) vis-à-vis des banques traditionnelles.

Voir en note le site détaillant les avis et les activités de ces grands investisseurs [10]

Fidelity investments le BTC (Bitcoin) a un avantage sur l’or, car la crypto se raréfie davantage par rapport au métal doré au fil du temps. Cette position par rapport à l’or est partagée par de nombreux gérants de fonds.

On observera que les gérants de Hedge Funds[11] ou de fonds traditionnels, malgré leurs différences de nature, sont tous favorables aux monnaies virtuelles.

Stanley Druckenmiller : le bitcoin comme valeur refuge

Pour lui, les 13 ans d’existence du Bitcoin et sa démocratisation progressive sont des signaux intéressants.

Paul Tudor Jones : le bitcoin comme protection contre l’inflation

Rick Rieder : la crypto monnaie comme tendance de fonds

Bill Miller : le bitcoin, objet d’une forte demande et sujet à une offre limitée

Eric Peters et Alan Howard : une augmentation des positions sur l’ether et le bitcoin

Blackrock ne veut pas se laisser dépasser sur les monnaies virtuelles

Et pour rappel.

« JP Morgan : des gérants pro cryptos ? il faut dire que JP Morgan a lancé sa propre crypto monnaie, jpm coin, indexé sur le dollar, afin de permettre les transactions entre institutionnels ».

QUE CONCLURE ?

Du constat aux actions et aux perspectives internationales

Le constat

Après des années de contestation voire de négation des supramonnaies en tant que monnaie, après des arguties juridiques sur le sens du mot monnaie (voir nos articles 1 à 4 et notamment le Bitcoin), les institutions financières et les banques ont pris conscience, volens nolens, que les supramonnaies étaient (bien que virtuelles …) une réalité humaine et financière, devenue incontournable. Et ce pour trois raisons essentielles :

D’une part parce que ces supramonnaies ne sont qu’une nouvelle amélioration technologique des moyens de paiement précédents comme les cartes (Visa) ou les e.mails (PayPal) avec lesquels elles commercent.

D’autre part parce que ces supramonnaies sont fondées sur la technologie de la blockchain reconnue et utilisée dans de nombreux domaines hors monnaie.

Enfin, parce que l’humanité après les révolutions industrielle, économique et de mode de vie est entrée dans l’ère numérique, sans limite terrestre ou spatiale.

Notre « noosphère »
Face à cette évolution numérique virtuelle et irréversible, on peut penser à la « période de mue de la – noosphère – de Teilhard de Chardin, une période essentielle d’accélération du développement humain : les progrès de la Science qui confèrent aux Hommes la responsabilité de diriger la marche du destin dont ils ont grâce à elle désormais conscience ; la mondialisation et la montée en puissance des structures de médiation sociale – au premier rang desquelles, les outils de communication et les transports – qui permettent à la « noosphère » d’atteindre un degré d’intégration unique… apparaissent à ses yeux comme les prodromes[12] de l’unité à venir ». D’après https://philitt.fr/2020/04/30/teilhard-de-chardin-une-philosophie-spirituelle-du-progres/

Les actions

« Le temps de la realpolitik est venu »

« Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les »

Dans le monde toutes les institutions financières et les banques se sentent directement concernées par les supramonnaies.

Mais toutes n’agissent pas avec la même approche ni avec la même rapidité. On retrouve le clivage habituel économico-culturel entre :

  • Le pragmatisme et l’action terrain des pays de culture commerciale et financière anglo-saxonne (Allemagne, Royaume Uni, États-Unis)
  • Et la culture plus abstraite, théorique de la France.

Quant à l’Europe, handicapée par sa conception et sa technocratie, elle est freinée dans son action face à des innovations disruptives.

Les perspectives

Il serait très présomptueux, comme le font certains commentateurs/trices en recherche de notoriété médiatique, sur un sujet de forte actualité, de prétendre prévoir (voire décider de) l’avenir des cryptos monnaies et de leurs acteurs.

C’est pourquoi, nous proposerons seulement quelques axes de réflexion pour les lecteurs et les lectrices, réflexions auxquelles les grands acteurs de la finance et du commerce sont d’ores et déjà confrontés.

Dans cet esprit, on peut envisager deux grands chantiers pour l’avenir des supramonnaies. Ils sont tous les deux interactifs sur les plans financiers, commerciaux et politiques, et ce tant au niveau national qu’international.

1 / Interbancaire et Grand public

Les institutions et les banques peuvent être (seront ?) amenées à créer des supramonnaies adossées à leur propre devise, l’euro numérique dans le cas de l’Europe, afin de réduire les coûts des transactions et en accélérer la rapidité.

Toutefois cette « monnaie numérique bancaire » sera en concurrence directe avec :

  •  Des monnaies privées comme Diem de Facebook (ex Libra).[13] « moins cher et plus rapide pour 2,5 milliards d’utilisateurs quotidiens ».
  • Et des monnaies d’État comme le yuan numérique (voir ci-dessous)

2 / La domination monétaire et commerciale internationale 

L’euro est en concurrence directe depuis des décennies avec le dollar avec toutes les conséquences subies sur les échanges internationaux, notamment les prix des produits pétroliers. Mais le dollar et l’euro luttaient à armes, sinon égales, du moins avec les mêmes technologies, et entre gens de bonne compagnie, bien que de cultures économiques fort différentes.

Aujourd’hui, la donne a changé.

La Chine emploie toujours sa monnaie fiduciaire le yuan, mais a créé une monnaie numérique : le yuan numérique qui devient « la cryptomonnaie officielle de la République populaire de Chine.[14] »

Ce yuan numérique, outre son utilisation quotidienne par les citoyens et les banques en Chine, s’inscrit dans une stratégie globale géopolitique qui vise le monde entier.

Le yuan numérique sera en effet la monnaie numérique de la Nouvelle Route de la Soie. Cette nouvelle « ceinture économique » que la Chine est en train de construire pour assurer sa prédominance économique mondiale fondée sur une synergie commerce/monnaie.

Ainsi, une future confrontation commerciale et numérique entre la Chine et les États-Unis semble s’annoncer plus rapidement que prévu.

L’Europe, avec son « e.euro », sera-t-elle un simple observateur ou un acteur réactif et rapide, loin des 4 ans annoncés par la BCE pour l’e.euro ?


[1] https://www.cafedelabourse.com/actualites/poids-lourds-finance-investis-crypto-monnaiemilliards

[2] https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2021-02-11/banque-du-canada/bientot-un-dollar-numerique.php

[3] https://cryptoast.fr/chine-banque-revele-application-test-pour-monnaie-numerique-banque-centrale/

[4]

[5] https://www.journaldunet.com/patrimoine/guide-des-finances-personnelles/1210122-stablecoin-visa-va-integrer-l-usdc-a-son-reseau/?utm_campaign=Pat

[6] Market minded or client minded

[7] https://www.capital.fr/entreprises-marches/paypal-va-accepter-les-paiements-en-cryptomonnaies-cette-semaine-1398629

[8] https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/coinbase-valorisee-pres-de-100mds-pour-ses-debuts-en-bourse-.

[9] https://www.cafedelabourse.com/actualites/poids-lourds-finance-investis-crypto-monnaie

[10] https://www.cafedelabourse.com/actualites/poids-lourds-finance-investis-crypto-monnaie

[11] Voir la définition qui mérite réflexion sur https://www.epargnant30.fr/hedge-fund/#Quest_quun_Hedge_Fund_La_definition

[12] Prodrome : littéraire ce qui annonce un évènement, médecine symptôme avant-coureur d’une maladie ; (Source Le Robert). Le lecteur et la lectrice opteront pour le sens qui leur semblera le mieux convenir à la situation actuelle.

[13] Voir articles 1 à 4

[14] https://www.clubic.com/antivirus-securite-informatique/cryptage-cryptographie/crypto-monnaie/actualite-18743-la-chine-legalise-sa-cryptomonnaie-et-interdit-les-stablecoins-adosses-au-yuan.htmlyuan.html

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