Depuis 2022, un Prix Télévisuel des étudiants est attribué par un jury composé d’étudiants effectuant des études supérieures dans les domaines du commerce, du marketing et de la communication. Ce jury étudiant mène ses travaux en toute indépendance, selon les mêmes critères que le jury de l‘Académie pour le Prix Télévisuel du Grand Jury. La coordination est assurée par Jean-François Bosquet, membre de l’Académie.
Cette année, au total 5 prix seront donc décernés le 22 mai : prix des Présidents, prix du Jury, prix Coup de cœur, Prix Télévisuel de la Francophonie et prix Etudiant.
Les documentaires nommés au Prix Télévisuel des étudiants
Cette année, à partir de la liste de présélection des documentaires qui lui a été communiquée, le jury étudiant a désigné trois nommés :
- « Gaspillage alimentaire, n’en jetez plus » (France 5) ;
- « Alerte sur le Bio » (France 2) ;
- et « Vinted, une fortune dans vos placards » (France 2).
Voir les documentaires nommés
Gaspillage alimentaire, n’en jetez plus
Pour voir le documentaire en entier : https://www.france.tv/documentaires/voyages/5339043-gaspillage-alimentaire-n-en-jetez-plus.html
En France plus d’un tiers de la nourriture produite n’arrive jamais dans notre assiette. Plus de 10 millions de tonnes de produits consommables sont gaspillées chaque année.
Ce désastre coûte 16 milliards d’euros !
Ce documentaire passe en revue l’énorme gaspillage dont nous sommes tous responsables : producteurs (32%), industrie (21%) distributeurs (14%), restauration (14%) et nous, consommateurs (19%).
Mais des solutions existent pour limiter ce gâchis.
Le documentaire multiplie les exemples :
- Distribution gratuite des produits glanés dans les poubelles des supermarchés,
- Rayons anti-gaspi des grandes surfaces regroupant dans un même rayon des produits proches de leur DLC et vendus à prix très réduit.
- Initiative d’une coopérative finistérienne qui a décidé de sauver les fruits et légumes locaux, inaptes à la vente à la grande distribution, pour en faire des paniers à prix unique.
- Une entreprise bretonne récupère les morceaux de poissons jugés “hors-catégorie” par la grande distribution pour les revendre en barquettes à prix unique.
- L’Économe, une entreprise du Var, collecte les produits invendus en fin de marché pour les distribuer au Secours Populaire ou les revaloriser en les mettant en bocaux.
- L’ Anti-Gaspi, un entrepreneur a créé une enseigne d’épicerie « Nous Anti-Gaspi » qui repose sur le concept de la vente de marchandises sorties du circuit classique pour des problèmes de grammage, d’étiquetage ou de normes notamment de taille.
- Too Good to Go est une application qui permet de proposer aux enseignes de créer des « paniers surprises » à prix très intéressants avec les invendus de la journée.
- Les ménages peuvent confectionner, si on leur explique, des plats anti- gaspi en utilisant intelligemment ce qu’ils ont déjà.
- La Fabuleuse Cantine est un restaurant où les chefs composent leurs menus en fonction des produits proposés par leurs fournisseurs et non en fonction de leurs listes de courses.
- Dans une cantine scolaire les restes des enfants ne vont pas à la poubelle mais sont distribués gratuitement car, comme le dit un des employés, « il vaut mieux nourrir les gens, que nourrir les poubelles.»
Toutes ces initiatives contribuent à lutter contre le gaspillage et dans beaucoup des exemples développés, de permettre aux défavorisés de manger à leur faim.
Résumé par Marc Benoun
« Alerte sur le Bio » dans Cash Investigation
L’alimentation saine est un sujet de préoccupation majeur pour les consommateurs qui sont prêts à payer plus cher leurs fruits et légumes s’ils sont labellisés « Bio ». Mais est-on réellement protégé contre les produits nocifs que sont potentiellement pesticides et fongicides ? C’est tout l’intérêt de ce documentaire d’investigation qui démontre que cette protection est loin d’être assurée.
À partir de la liste des 395 produits officiellement autorisés en Bio par l’Europe, le documentaire s’attache plus particulièrement aux pesticides d’origine naturelle mais susceptibles de se révéler dangereux pour la faune (les abeilles par exemple) ou les humains. Trois d’entre eux sont dans le collimateur : le BT (Bacillus thuringiensis), le Spinosad, et le Pyrèthre. Leur dangerosité est mise en évidence par des études que s’est procuré l’équipe de Cash Investigation. Les effets secondaires sur l’organisme concernent notamment la neurotoxicité et les perturbations endocriniennes. Les responsables de différentes organisations européennes ou locales sont confrontés à ces études dans le cadre de l’enquête. Certains admettent qu’on ne connaît pas suffisamment les effets sur l’homme de ces « biopesticides » et veulent aller au terme du processus de vérification sans appliquer le principe de précaution. D’autres liés à la commission européenne se retranchent derrière le fait que l’organisme concerné n’est pas autorisé à divulguer certaines de ces informations ni même à donner l’identité de ses membres. L’opacité est palpable dans l’émission. Elle règne d’autant plus que le lobbying est puissant, celui des industriels et celui des agriculteurs qui ne peuvent pas sacrifier leurs récoltes.
Sur la forme du documentaire, on peut regretter que celle-ci soit légère et pas en harmonie avec le fond, s’agissant d’un sujet important de santé publique. Le commentateur adopte un style familier, badin, un ton confinant parfois à la plaisanterie, sur un fond musical décalé. Les études sur lesquelles le documentaire s’appuie sont sérieuses et bien étayées. Leurs conclusions amènent à se poser la vraie question d’une remise à plat de ce que doit ou devrait être le Bio.
Résumé par Jean-François Bosquet et Zysla Belliat
Envoyé spécial : Vinted, une fortune dans vos placards (07/12/23)
ENVOYE SPECIAL : Vinted, une fortune dans vos placards
Pour voir le documentaire en entier : https://www.dailymotion.com/video/x8qct1d
Présente dans 19 pays, Vinted est une plateforme forte de 80 millions d’inscrits dont 23 en France, le premier marché de cette entreprise.
L’expansion de Vinted, l’application lituanienne qui a changé la manière de consommer d’un tiers des Français, semble sans limites. Comment expliquer un tel succès ?
Milda Mitkute, la créatrice de cette entreprise a eu une idée simple, mais encore fallait-il y penser, de mettre en vente sur internet le trop plein de vêtements engendré par son déménagement dans un logement plus petit que celui où elle habitait auparavant. Consciente que sa garde-robe était insuffisante pour nourrir un site internet, elle a eu aussi l’idée de faire appel à ses copines pour l’étoffer. Enfin, un ami informaticien l’a aidée a créer son site.
Aujourd’hui Vinted, un nom qui remplace la marque lituanienne d’origine, a le mérite d’avoir une consonance plus internationale et d’évoquer le « vintage », très à la mode parmi les jeunes femmes des pays occidentaux.
Vinted qui surfe sur le marché florissant de la seconde main a aussi ses fans. Le documentaire nous montre notamment une femme avec un jeune enfant qui habille toute sa famille exclusivement via Vinted.
Vinted a aussi ses professionnels qui complètent leurs revenus en achetant et revendant sur le site.
Vinted est marginalement concurrencé par les brocantes où on peut aussi trouver à s’habiller pour quelques dizaines d’euros, quitte même à revendre sur Vinted.
Enfin le succès de cette plateforme a aussi des effets indésirables. Emmaüs par exemple ne reçoit aujourd’hui que des vêtements invendables ! Alors Vinted est-ce si bon pour la planète comme on le lit souvent ?
Résumé par Marc Benoun
Illustration par Th G de Pixabay