En 2024, le Jury Général de l‘Académie des Sciences Commerciales a recensé 88 documentaires. 51 d’entre eux ont été admis à concourir et 8 ont été nommés en vue d’attribuer 3 prix : prix du jury, prix des présidents et prix coup de cœur. Par ailleurs, deux autres prix seront décernés : le prix étudiant et le prix de la francophonie.
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« Fraudes alimentaires : un crime organisé » réalisé par Bénédicte Delfaut, produit par Anne Labro, diffusé sur France 5 le 10 mars 2024, 52min.
La fraude alimentaire existe depuis toujours mais elle est passée du stade artisanal au niveau mondial. Elle concernerait 10% de ce que nous mangeons.
Cette fraude prend de nombreuses formes : étiquetage mensonger sur la provenance ou la qualité, ajout de substances pour redonner de la fraicheur, remplacement d’un constituant produit onéreux par un substitut beaucoup moins cher.
Ce documentaire analyse trois produits très demandés ou très onéreux : la viande hachée l’huile d’olive extra vierge, le thon.
La viande de bœuf est remplacée par de la viande de cheval. L’huile d’olive extra vierge a perdu sa virginité car on y ajoute, par exemple, de l’huile de colza. Les thons impropres à la consommation retrouvent une nouvelle jeunesse à coup de piqûres de nitrites…
Ce documentaire nous fait voyager des abattoirs polonais aux oliveraies italiennes en passant par les marchés aux poissons français.
L’Europe essaye de limiter les dégâts mais les brigades de la fraude alimentaire ne sont pas assez nombreuses pour tout contrôler et ce d’autant plus que la maffia s’est infiltrée dans ce business très juteux et à faibles risques.
Nous ne savons pas avec certitude la qualité de ce que nous mangeons. Les avertissements des organismes de défense des consommateurs se multiplient mais rendent perplexes les acheteurs qui ont du mal à estimer l’ampleur de l’arnaque et le niveau de risque.
Résumé du documentaire par Marc Benoun
« Bio, la crise de foi », réalisé par Remi Delescluse, produit par Pascal Artaud et Florence Olivier avec la collaboration de STP Productions, diffusé sur ARTE le 25 novembre 2024, 89 min.
Rythmé par de nombreux témoignages, » Bio, la crise de foi » aborde les racines de la crise que traverse le secteur du bio depuis quelques années. Prix élevés, ouvertures nombreuses de points de vente, mais surtout crise de confiance des consommateurs. Le documentaire nous invite à découvrir les méthodes de travail diverses au sein d’exploitations en France comme chez nos voisins européens et à saisir ce que recouvre réellement le cahier des charges de l’agriculture biologique. Il est à ce titre très instructif pour clarifier ce qu’impose ou non le label bio. Le documentaire donne à voir les tiraillements entre la recherche de rendements immédiats et le respect de rythmes plus lents, plus proches de ceux de la nature. Ce documentaire nous présente la diversité des points de vue et au final plaide pour de nouveaux modèles tournés vers l’humain et le local.
Résumé par Pauline de Pechpeyrou
« Cocorico, à qui profite le made in France », journaliste Laura Cappal, produit par C Productions, diffusé sur M6, Capital du 17 novembre 2024, 125 min.
Capital, s’interroge sur les zones d’ombre et les véritables implications du « Made in France » qui est devenu depuis quelques années, un véritable argument marketing.
Sous la forme d’une enquête sur des cas concrets -de marques de textile connues à des géants de la cosmétique comme Sephora- les journalistes s’attachent à démontrer avec pédagogie comment certains produits revendiquent cette appellation sans que leur conception ou valeur ajoutée ne provienne vraiment de France. Dans un paysage médiatique où prolifèrent les labels et les revendications nationales, ce documentaire éclaire le consommateur sur la dissimulation de la traçabilité des produits, sur la délocalisation d’une grande partie de la chaîne de production mettant l’accent sur l’exploitation et la manipulation de sa fibre patriotique.
La narration dynamique du reportage, entrecoupée par le témoignage de responsables d’entreprises, d’experts et de clients arrive à interpeler fortement le consommateur sur les paradoxes de la réglementation française sur l’origine des produits, soulevant la grande question des enjeux économiques, éthiques et politiques. En la transparence économique, les enjeux de relocalisation des entreprises, de transition écologique et de souveraineté économique.
Ce véritable journalisme d’investigation réussit à vulgariser une thématique à la croisée de l’économie, de la communication, du droit et de l’écologie, ce qui contribue à développer l’esprit critique des citoyens et met en avant une consommation responsable.
Résumé par Elena Lizon
Reportage de Marion Cieutat, Justine Jankovski, Marine Zambrano, Remy Vincent, STP Productions, séquence diffusée dans Envoyé Spécial, France 2 du 14 mars 2024, séquence d’une durée de 30 min
Un assortiment de 80 000 produits à bas prix pour la cuisine, les vêtements et l’électronique, rien a priori de très original dans l’offre de Temu si ce n’est des prix si bas qu’on ne peut s’empêcher d’acheter.
En un peu plus de deux ans Temu s’est fait une place parmi les leaders du e-commerce en France. Après les États-Unis et l’hexagone, Temu continue une expansion mondiale rapide même s’il faut accepter de perdre de l’argent pour mieux pénétrer les nouveaux marchés.
Relances très fréquentes et ciblées, e-marketing très original avec une roue de la fortune qui propose du – 50% presque à tous les coups. Le principal inconvénient de Temu par rapport à Amazon, son principal concurrent, ce sont des délais de livraison incertains et assez longs mais compensés par une indemnisation en cas de livraison hors délai.
Ce documentaire met largement l’accent, sur les copies déloyales et l’absence de sécurité de certains produits.
Autre particularité, c’est Temu qui fixe le prix de vente-consommateur alors qu’Amazon fonctionne à la commission.
Les facteurs clés de succès de Temu sont des prix très-très bas et jamais vus !
900 millions d’utilisateurs dans le monde et 13 millions en France, ce qui fait de Temu le principal concurrent d’Amazon.
Une histoire à succès qui a fait de Colin Huang, son fondateur, la deuxième fortune chinoise.
Résumé de Temu par Marc Benoun
Séquence analyse des prix, dans « Guerre des prix , révélations sur la face cachée des étiquettes » Capital du 29 septembre 2024, séquence réalisée par Jessica Bertaux, 34 min/105 min
Pourquoi paye-t-on plus cher son panier de PGC à Nice qu’à Saint-Jean-de-Monts en Vendée ?
Comment les prix de vente des produits de grande consommation sont-ils établis ?
Pourquoi les prix sont-ils identiques ou différents d’une enseigne à l’autre et différents au sein d’une même enseigne ?
En partant d’un service Nielsen portant sur la comparaison des prix des articles par enseignes et par régions on apprend qu’il existe 28% de différence de prix entre l’enseigne la moins chère dans la région la moins chère et l’enseigne la plus chère dans la région la plus chère.
Le documentaire analyse ensuite le rôle de chacun des acteurs : le fabricant, le transporteur, la centrale d’achat, le distributeur/magasin dans la constitution du prix de vente :
Les deux facteurs déterminants dans l’établissement du prix de vente-consommateur sont les coûts d’exploitation (le personnel, le loyer, l’énergie…) et la concurrence nationale et locale.
Les distributeurs intégrés comme Aldi ou Lidl ont des prix identiques quel que soit le magasin et la région alors que les indépendants comme Leclerc, Intermarché ou Coopérative U sont libres de fixer leur prix de vente, d’où des prix variables selon les magasins.
Aujourd’hui l’analyse de prix est facilitée par les progrès du numérique qui permettent des comparaisons quotidiennes très détaillées inter-enseignes et inter-régions.
Résumé par Blaise Durand Réville
« Discount, le prix à payer » réalisé par Lola Palmier, produit par Golden Light Productions/France Télévisions et diffusé sur France 5 , le 10 septembre 2024, 51min
« Le discount, les pauvres en ont besoin et les riches aiment cela ». Cette phrase souvent répétée dans les enseignements de distribution, illustre parfaitement les raisons du succès de cette formule de distribution partout dans le monde. Ce documentaire présente un large panorama des principales de enseignes de discount alimentaires et non alimentaires présentes en France. Le Danois Normal, les Allemands Lidl et Aldi, les Français Netto et Noz, et le Néerlandais Action.
Ce documentaire raconte l’histoire d’Aldi, enseigne née en Allemagne immédiatement après la seconde guerre mondiale.
On nous explique quels sont les facteurs clés de succès de cette formule afin « d’acheter le moins cher possible pour revendre le moins cher possible » Le différentiel de prix est de l’ordre de 20%.
Économiser sur tout consiste à proposer essentiellement des marques de distributeurs (80%) avec intégration partielle comme chez Netto, ou sans intégration comme chez Lidl, acheter des lots d’invendus comme chez Noz, utiliser habilement les techniques de négociation vis-à-vis des fournisseurs, avoir un personnel polyvalent et productif, présenter un assortiment beaucoup plus restreint qu’un hypermarché (de l’ordre de 8 fois moins ) dans un décor dépouillé bien qu’on note une évolution récente en faveur de l’amélioration de l’ambiance magasin.
Il n’existait pas de magasins discount en France en 1988, on en compte en 2024 plus de 4300 !
Résumé par Zysla Belliat & Marc Benoun
« Les halles ont le ventre en poupe » réalisé par Lionel Baillon, produit par Paramonti/France Télévisions, diffusé par France 5 le 25 août 2024, 52 min
Le documentaire « Les Halles ont le ventre en poupe » explore le renouveau des halles en France, dans une dynamique de transformation urbaine.
Le documentaire aborde successivement l’histoire et l’origine des halles en France avec l’architecte Baltard. Dans les années 1960 le mauvais état des Halles de Paris pousse au transfert de l’activité à Rungis et conduit à leur destruction en 1971.
Quarante ans plus tard, un renouveau prend place avec la restauration de quelques halles anciennes en province.
Une nouvelle génération de sites, intermédiaires entre la halle et la grande surface se développe aussi avec Grand Frais situé en périphérie des villes dont le succès s’explique par le positionnement et la politique de prix.
Au cœur des villes, comme à Angers, les halles Biltoki, d’origine basque, voient aussi le jour, avec un concept architectural axé sur l’écoresponsabilité. La restauration sur place y est proposée.
Quelques projets en France, par exemple à Toulouse, s’inspirent de modèles étrangers comme celui de Lisbonne, qualifié de halle XXL qui propose aussi de nombreux comptoirs de restauration.
Enfin, les halles gourmandes itinérantes et éphémères représentent une initiative permettant au milieu rural de bénéficier de ce type de possibilités de restauration.
Ces dernières propositions montrent l’évolution du concept de halle vers un modèle de restauration, complémentaire à celui de l’achat de denrées fraîches, avec la volonté de développer le principe de convivialité.
Résumé par Zysla Belliat
« Épiceries, retour au village » réalisé par Vincent Guérin, produit par Hikari/France Télévisions, diffusé sur France 5 le 1er octobre 2024, 52 min
Le sujet de la désertification commerciale des zones rurales n’avait pas été, jusqu’ici, vraiment abordé à la télévision. Pourtant il s’agit d’un fait de société majeur avec la disparition d’un grand nombre d’épiceries. Aujourd’hui deux communes sur trois n’ont aucun commerce alimentaire. A Saint-Vaast-la -Hougue par exemple, il y avait autrefois une quinzaine d’épiceries, il n’en reste plus qu’une aujourd’hui ! Ce documentaire permet de découvrir comment le commerce rural, victime du développement des grandes surfaces, revient peu à peu dans les villages, sous un forme traditionnelle comme le camion épicerie ou grâce à des initiatives originales comme un container transformé en épicerie, ouverte 24 h. sur 24, fonctionnant sans personnel, ou sous forme d’épiceries équipées de distributeurs automatiques contenant des produits locaux et surtout sous forme d’épiceries coopératives fonctionnant sur la base d’un bénévolat des habitants de la commune et grâce à la mise à disposition de locaux par la mairie.
De nombreux témoignages de clients et de néo-commerçants, comme cette jeune femme de 24 ans qui a repris une épicerie et qui n’épargne pas sa peine pour rechercher les bons produits de sa région.
Les initiatives fleurissent un peu partout en France et il semble que la relève pour faire face aux besoins alimentaires basiques des ruraux soit maintenant envisageables.
Résumé par Gérard Noël et Marc Benoun