Huit documentaires nommés pour les Prix Télévisuels 2024 – Académie des Sciences Commerciales

Après avoir passé en revue les 65 documentaires et magazines TV recensés, le jury de l’Académie des Sciences Commerciales a décidé d’en nommer 8 en vue de décerner 4 prix : prix des présidents, prix du jury, prix coup de cœur, prix étudiant.

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Ces documentaires sont évalués selon trois critères : actualité et originalité du sujet, qualité de la réalisation, valeur d’exemple.

Cette année un jury spécial récompensera par le prix de la francophonie le meilleur documentaire suisse, belge ou canadien.

Titre des documentaires nommés
(date de diffusion)
Gaspillage alimentaire n’en jetez plus
(31/10/23)
Cash investigation
Alerte sur le bio
(06/06/23)
Complément d’enquête
Prix cassés et coup de pression : le système Leclerc
(14/09/23)
Envoyé spécial
Vinted, une fortune dans vos placards
(07/12/23)
Surgelés brisons la glace
(19/12/23)
Sur le front
emballage verre, plastique, qui bloque le retour de la consigne
(12/12/23)
Produits monastiques, à quel saint se vouer ?
(11/04/23)
Un jour un doc
Boulangeries elles révolutionnent votre pain quotidien
(21/9/2023)

Comprendre le choix du jury

Cette liste nous a paru représentative des différentes problématiques auquel le monde du commerce et de la consommation est aujourd’hui confronté.

Dans un contexte général de forte inflation, la recherche de prix plus bas que bas est permanente et tous les moyens pour y parvenir sont exploités, même les plus contestables (déstockage d’invendus, exploitation de fournisseurs étrangers moins regardant sur les normes…).

Le recours à la seconde main s’est aussi généralisé sous de nombreuses formes (ventes entre particuliers, magasins spécialisés ou enseignes généralistes).

Bien entendu, la sensibilisation grandissante à l’environnement, la lutte contre le gaspillage et d’une façon générale les grandes évolutions sociétales actuelles sont des thèmes très présents dans les documentaires nommés.

Les prix télévisuels de l’Académie seront remis le 22 mai 2024 à 18 h, dans le cadre du Salon International des Espaces Commerciaux (SIEC).

Si vous souhaitez assister à cette manifestation envoyez un courriel à : communication@academie-des-sciences-commerciales.org en indiquant votre nom, prénom et fonction.

Les badges vous seront ensuite envoyés par mail et disponibles à l’accueil du Salon.

Les résumés des documentaires en lice

Gaspillage alimentaire, n’en jetez plus

Pour voir le documentaire en entier : https://www.france.tv/documentaires/voyages/5339043-gaspillage-alimentaire-n-en-jetez-plus.html

En France plus d’un tiers de la nourriture produite n’arrive jamais dans notre assiette. Plus de 10 millions de tonnes de produits consommables sont gaspillées chaque année.

Ce désastre coûte 16 milliards d’euros !

Ce documentaire passe en revue l’énorme gaspillage dont nous sommes tous responsables : producteurs (32%), industrie (21%) distributeurs (14%), restauration (14%) et nous, consommateurs (19%).

Mais des solutions existent pour limiter ce gâchis.

Le documentaire multiplie les exemples :

  • Distribution gratuite des produits glanés dans les poubelles des supermarchés,
  • Rayons anti-gaspi des grandes surfaces regroupant dans un même rayon des produits proches de leur DLC et vendus à prix très réduit.
  • Initiative d’une coopérative finistérienne qui a décidé de sauver les fruits et légumes locaux, inaptes à la vente à la grande distribution, pour en faire des paniers à prix unique.
  • Une entreprise bretonne récupère les morceaux de poissons jugés “hors-catégorie” par la grande distribution pour les revendre en barquettes à prix unique.
  • L’Économe, une entreprise du Var, collecte les produits invendus en fin de marché pour les distribuer au Secours Populaire ou les revaloriser en les mettant en bocaux.
  • L’ Anti-Gaspi, un entrepreneur a créé une enseigne d’épicerie « Nous Anti-Gaspi » qui repose sur le concept de la vente de marchandises sorties du circuit classique pour des problèmes de grammage, d’étiquetage ou de normes notamment de taille. 
  • Too Good to Go est une application qui permet de proposer aux enseignes de créer des « paniers surprises » à prix très intéressants avec les invendus de la journée.
  • Les ménages peuvent confectionner, si on leur explique, des plats anti- gaspi en utilisant intelligemment ce qu’ils ont déjà.
  • La Fabuleuse Cantine est un restaurant où les chefs composent leurs menus en fonction des produits proposés par leurs fournisseurs et non en fonction de leurs listes de courses.
  • Dans une cantine scolaire les restes des enfants ne vont pas à la poubelle mais sont distribués gratuitement car, comme le dit un des employés, « il vaut mieux nourrir les gens, que nourrir les poubelles.»

Toutes ces initiatives contribuent à lutter contre le gaspillage et dans beaucoup des exemples développés, de permettre aux défavorisés de manger à leur faim.

Résumé par Marc Benoun

« Alerte sur le Bio » dans Cash Investigation

L’alimentation saine est un sujet de préoccupation majeur pour les consommateurs qui sont prêts à payer plus cher leurs fruits et légumes s’ils sont labellisés “Bio”. Mais est-on réellement protégé contre les produits nocifs que sont potentiellement pesticides et fongicides ? C’est tout l’intérêt de ce documentaire d’investigation qui démontre que cette protection est loin d’être assurée.

À partir de la liste des 395 produits officiellement autorisés en Bio par l’Europe, le documentaire s’attache plus particulièrement aux pesticides d’origine naturelle mais susceptibles de se révéler dangereux pour la faune (les abeilles par exemple) ou les humains. Trois d’entre eux sont dans le collimateur :  le BT (Bacillus thuringiensis), le Spinosad, et le Pyrèthre. Leur dangerosité est mise en évidence par des études que s’est procuré l’équipe de Cash Investigation. Les effets secondaires sur l’organisme concernent notamment la neurotoxicité et les perturbations endocriniennes.  Les responsables de différentes organisations européennes ou locales sont confrontés à ces études dans le cadre de l’enquête. Certains admettent qu’on ne connaît pas suffisamment les effets sur l’homme de ces “biopesticides” et veulent aller au terme du processus de vérification sans appliquer le principe de précaution. D’autres liés à la commission européenne se retranchent derrière le fait que l’organisme concerné n’est pas autorisé à divulguer certaines de ces informations ni même à donner l’identité de ses membres. L’opacité est palpable dans l’émission. Elle règne d’autant plus que le lobbying est puissant, celui des industriels et celui des agriculteurs qui ne peuvent pas sacrifier leurs récoltes. 

Sur la forme du documentaire, on peut regretter que celle-ci soit légère et pas en harmonie avec le fond, s’agissant d’un sujet important de santé publique. Le commentateur adopte un style familier, badin, un ton confinant parfois à la plaisanterie, sur un fond musical décalé.  Les études sur lesquelles le documentaire s’appuie sont sérieuses et bien étayées. Leurs conclusions amènent à se poser la vraie question d’une remise à plat de ce que doit ou devrait être le Bio.

Résumé par Jean-François Bosquet et Zysla Belliat

Complément d’Enquête, Prix cassés et coup de pression : le système Leclerc

Pour voir le documentaire en entier : https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/complement-d-enquete-du-jeudi-14-septembre-2023_6024614.html

Ce document télévisuel affiche sa volonté d’aller plus loin dans la compréhension du système employé par Michel-Edouard Leclerc.

Il décrit tout d’abord comment Leclerc martèle sa communication comme quoi il est le moins cher. La comparaison se fait sur des articles ne représentant pas le panier moyen du client et sur des prix relevés dans des magasins de différentes régions.

Ensuite vient toute l’étude comparée des méthodes du groupe pour « faire fondre les tarifs des fournisseurs » en faisant plier ceux-ci pour obtenir les meilleurs prix, et ceci à la limite du chantage. « Accrochage des prix », « Déréférencement » et « Stockage stratégique » sont des méthodes bien décortiquées dans le document.

Restent enfin les systèmes pour aménager les lois (voir la détourner) sur l’embauche et le licenciement, permettant, certes, de fortes économies sur le plus grand poste du compte d’exploitation : le personnel. 

Rarement enquête n’a été aussi loin, mais, les témoignages (toujours difficiles à obtenir), ne semblent pas toujours très fiables, car avancés par des salariés remerciés du groupe.

À noter enfin que ces méthodes sont aussi employées par bien d’autres distributeurs (surtout des groupements d’indépendants), mais rarement à un niveau aussi poussé que Leclerc.

Résumé par Blaise Durand-Réville et Gérard Noël

Envoyé spécial : Vinted, une fortune dans vos placards (07/12/23)

ENVOYE SPECIAL : Vinted, une fortune dans vos placards

Pour voir le documentaire en entier : https://www.dailymotion.com/video/x8qct1d

Présente dans 19 pays, Vinted est une plateforme forte de 80 millions d’inscrits dont 23 en France, le premier marché de cette entreprise.

L’expansion de Vinted, l’application lituanienne qui a changé la manière de consommer d’un tiers des Français, semble sans limites. Comment expliquer un tel succès ?

Milda Mitkute, la créatrice de cette entreprise a eu une idée simple, mais encore fallait-il y penser, de mettre en vente sur internet le trop plein de vêtements engendré par son déménagement dans un logement plus petit que celui où elle habitait auparavant. Consciente que sa garde-robe était insuffisante pour nourrir un site internet, elle a eu aussi l’idée de faire appel à ses copines pour l’étoffer. Enfin, un ami informaticien l’a aidée a créer son site.

Aujourd’hui Vinted, un nom qui remplace la marque lituanienne d’origine, a le mérite d’avoir une consonance plus internationale et d’évoquer le « vintage », très à la mode parmi les jeunes femmes des pays occidentaux.

Vinted qui surfe sur le marché florissant de la seconde main a aussi ses fans. Le documentaire nous montre notamment une femme avec un jeune enfant qui habille toute sa famille exclusivement via Vinted.

Vinted a aussi ses professionnels qui complètent leurs revenus en achetant et revendant sur le site.

Vinted est marginalement concurrencé par les brocantes où on peut aussi trouver à s’habiller pour quelques dizaines d’euros, quitte même à revendre sur Vinted.  

Enfin le succès de cette plateforme a aussi des effets indésirables. Emmaüs par exemple ne reçoit aujourd’hui que des vêtements invendables ! Alors Vinted est-ce si bon pour la planète comme on le lit souvent ?

Résumé par Marc Benoun

Surgelés : Brisons la glace

Pour voir le documentaire en entier : https://www.france.tv/documentaires/voyages/5496306-surgeles-brisons-la-glace.html

Les surgelés sont rentrés dans nos mœurs depuis plus d’un demi-siècle pour des raisons gustatives et de praticité, avec la possibilité d’accéder à des produits et recettes sophistiquées et originales.
Ce film nous apprend tout d’abord la technologie employée ainsi que la différence entre surgélation et congélation, leurs avantages et leurs rôles d’anti-gaspillage.
Il nous démontre comment la congélation rapide, après la cueillette ou la préparation, garantit la conservation des vitamines autrement mieux que la vente en frais.
De même, on apprend qu’il est bon de prendre en compte que les molécules d’un contenant plastique peuvent migrer dans le contenu surgelé lors d’un réchauffement micro-onde, et donc qu’il est préférable de le transvaser dans un récipient (terre cuite ou métal) lors de ce réchauffement.
Enfin tous les avantages découlant de cette méthode de conservation (préservation des caractéristiques organoleptiques, agriculteurs sous contrat, anti-gaspillage au foyer, écologie programmée, diffusion et promotion en France et à l’étranger de recettes traditionnelles du terroir français, etc.) y sont étudiés.
Des cas de “crise” industrielle ou scandale sont également abordés sans concession de façon objective.
Les explications sont données de façon très compréhensible, très pédagogique sans être infantilisante.
Un panorama du marché, principalement Picard, Thiriet et Ecomiam, clôt le documentaire.

Résumé par Zysla Belliat et Blaise Durand-Réville

« Sur le Front : emballage verre, plastique, qui bloque le retour de la consigne »

 Pour voir le documentaire en entier : SLF verre plastique qui bloque le retour de la consigne.mp4

Le reporter Hugo Clément révèle la face cachée des filières de recyclage et nous montre pourquoi la consigne ne parvient pas à s’imposer en France, alors que c’est à priori mieux pour la planète et moins cher pour le consommateur.

Une grande majorité des pots de yaourt, même s’ils sont consciencieusement jetés dans la poubelle de tri ne vont pas être transformés en de nouveaux pots de yaourt ! Fabriqué très souvent en polystyrène, un plastique très difficile à recycler, ils finiront la plupart du temps brûlés, pour fournir de l’énergie à une usine, parfois située à l’autre bout de l’Europe.

Le reportage va nous détailler le long parcours de ce déchet : de la poubelle jaune de collecte jusqu’aux centre de tri puis de sur-tri et enfin sa transformation en combustible solide.

Pots ou bouteilles en verre peuvent aussi être recyclés, mais au prix d’un consommation énergétique importante et l’ajout d’une part non négligeable de matière vierge nouvelle.

Enfin, le réemploi des bouteilles en verre est une alternative intéressante à l’emballage jetable, fréquemment utilisé chez certains de nos voisins européens. Pour l’illustrer, le documentaire présente une initiative menée en Alsace ou des fabricants de bières, d’eaux et de sodas se sont collectivement organisés afin de créer une boucle vertueuse de récupération et de lavage de bouteilles standardisées, accompagnée de la mise en place d’une consigne motivante pour inciter le consommateur.

Un reportage édifiant sur la complexité des filières de traitement des déchets et les difficultés du recyclage comme du réemploi.

Résumé par Gérard Noël

« Produits monastiques, à quel saint se vouer ? »

Foi et business sont compatibles. Le documentaire nous le prouve en entrant de plain-pied dans l’univers des moines et moniales. Il modifie l’image traditionnelle qu’on s’en fait. On peut mesurer leur adaptation au monde moderne. Un autre son de cloche.

Certes le quotidien des moines est toujours régi par des règles très strictes et il faut bien assurer son pain quotidien. De tout temps les communautés ont semé, récolté, produit pour leurs propres besoins en circuit fermé. Mais, fait nouveau, aujourd’hui 200 d’entre elles ont une activité économique et commercialisent 3000 produits dont la palette est large, des fromages, vins et liqueurs, des cosmétiques, pour un marché estimé à 80 millions €. Il faut dire que les produits monastiques, ancrés dans un territoire et bio avant l’heure, sont plus que jamais dans l’air du temps. Les industriels l’ont bien compris. Les produits se prévalant faussement d’une fabrication monastique inondent les rayons des supermarchés, à commencer par le fameux Chaussée aux moines évoqué dans le reportage. Si l’habit fait toujours le moine, le produit ne fait plus seulement le moine. Packaging et marketing peuvent être trompeurs. La communauté religieuse riposte et trace son propre chemin par l’innovation, de nouveaux débouchés par le web, l’association avec des laïcs et l’authenticité de ses valeurs 

On se laisse guider par les reportages d’abbaye en monastère et d’atelier en magasin d’un bout à l’autre de la France avec des paysages et des sites somptueux.  Chaque étape est une rencontre nouvelle avec des personnalités attachantes, ouvertes au dialogue, investies et compétentes dans leur activité économique, exprimant une joie de vivre marquée par un certain humour.

L’émission est bien structurée et, contrairement à beaucoup d’autres, comporte une introduction et une conclusion tournée vers l’avenir. Les défis ne manquent pas pour les moines et moniales : moderniser les infrastructures, habiter des bâtiments moins coûteux, s’entourer davantage de laïcs. Et quoi qu’il arrive, comme le dit malicieusement le commentateur, ils pourront toujours s’en remettre à la Providence.

Résumé par Jean-François Bosquet

CAPITAL : Boulangeries, elles révolutionnent votre pain quotidien

Les repas rapides : plats préparés, salades composées, quiches lorraines, burgers et paninis sont les réponses-produits que ces « néo boulangers ». ceux qui qui ont compris l’évolution des comportements des consommateurs proposent à leurs clients. Ces produits représentent aujourd’hui de 20 à 40% de leur chiffre d’affaires et laissent plus de marge que le pain.

Et les boulangers qui ont su évoluer ne s’en plaignent pas.

Ce documentaire présente le rôle des meuniers dans les aides à l’installation et à la modernisation des boulangers. Pas d’exclusivité des boulangers envers les meuniers. Aussi pour se prémunir contre les infidélités éventuelles des boulangers les meuniers ont trouvé une parade : la marque. Chaque boulangerie rapporte 35000 euros au meunier et il ne faut donc pas laisser échapper cette manne.

Parmi la dizaine de marques existantes on trouve Bannette, Baguépi… il y a enfin La Bagatelle- Label rouge qui présente une double garantie : la marque et le label. Dans ce documentaire on assiste à un contrôle label avec toutes les mesures que cela implique : odeur, couleur de la mie, goût… et on voit aussi la peur d’un couple de boulangers de ne pas répondre aux normes exigées.

Les boulangeries ont bien changé !

Résumé par Marc Benoun

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